MHE Un impact durable dans les élevages

Au 22 février, 3 919 foyers de maladie hémorragique épizootique (MHE) étaient recensés en France, 40 de plus que la semaine précédente ⁽¹⁾. Pendant l’hiver, période de faible activité vectorielle, la maladie a joué en sourdine. Dans les Hautes-Pyrénées, particulièrement frappées à l’automne, le vétérinaire Vivien Philis notait début février : « je n’ai pas vu de nouveaux cas sur bovins depuis novembre mais quelques élevages ovins touchés. »

Au-delà de ces foyers sporadiques déclarés ces derniers mois, les vétérinaires du Sud-Ouest sont désormais confrontés aux premiers effets à long terme de la maladie. Dans les élevages qu’il suit, le Dr Philis observe « de l’infertilité sans doute causée par la MHE et quelques cas de mortinatalité ». En Ariège, le Dr Émilie Gusse décrit également une situation « pas très brillante » dans les troupeaux infectés à l’automne. Elle observe « des troubles de la reproduction (reprise de cycle surtout), des avortements, des bêtes maigres avec des problèmes de membres (boiterie chronique), etc. »

Morbidité et mortalité évaluées

Par ailleurs, les résultats d’une enquête menée par les GDS des Pyrénées-Atlantiques et des Hautes-Pyrénées fin octobre ont permis de consolider les premières données de morbidité et mortalité. La morbidité variait de 1,8 à 100 % selon les cheptels (de 0 à 40 animaux par élevage). Un troupeau atteint sur deux présentait au moins 13 % de bovins adultes malades, et un tiers en comptait plus de 20 %. La mortalité, elle, variait de 0 à 10 %.

Dans le Sud-Ouest, l’espoir repose sur l’immunité acquise par les animaux pour empêcher le redémarrage de l’épidémie au printemps. Hélas, sans certitude… Ailleurs, on se prépare à voir débarquer la maladie.